SESSION DE PRIÈRE DE JANVIER 2024 : JOUR 2
EXTREME-NORD : MAYO TSANAGA – MAYO SAVA – LOGONE ET CHARI
Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, -je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays.
2 Chroniques 7 : 14 – LSG
LE PROFOND CRI PERDU DES VICTIMES DE BOKO HARAM
Depuis 2013, la région de l’Extrême Nord est le théâtre de tortures et massacres communautaires perpétrés par la secte islamique Boko Haram. Le tableau ci-après présente assez fidèlement les localités principalement touchées :
Maxi, Tourou, Gochi, Mabass, Sirak, Koza centre, Mozogo centre, Kolofata, Amchidée, Limani, Doublé, Kossa, Kerawa, Mada, Gambarou, Afadé, WAZA Kangueleri, Zigague, Waza
Une année avant l’arrivée de Boko haram, une première couverture d’évangélisation des familles avait déjà été possible dans au moins la moitié de ces localités, avec un nombre assez important de Groupes Chrétiens et assemblées chrétiennes créés, constitués de nouveaux convertis autochtones résultants de l’activité CMM en partenariat avec les églises locales. La violence des attaques a produit le déplacement important de la population et la réorientation du travail dans des localités moins à risque.
PRIONS
Prions afin que grâce aux occasions sporadiques favorables que le Seigneur accorde aux assemblées et missions chrétiennes riveraines d’y annoncer l’évangile, les populations décèlent l’amour de Dieu pour elles et embrassent en grand nombre le Salut de Jésus Christ.
Les témoignages récoltés durant l’accompagnement psychologique et spirituel de nombreuses victimes permettent de décrire la vie à Mokolo centre, Mora, Mayo Moskota, Koza, Kousserie et Waza de la manière suivante :
Les attaques de Boko haram se font majoritairement par surprise dans la nuit. Les assaillants font la sale besogne de tout brûler sur leur passage. Il est pratiquement difficile de trouver une église dans les localités qui subissent leurs attaques; même les mosquées ne sont pas épargnées. Ils tuent douloureusement les hommes en présence de leurs familles impuissantes, les dépouillent de leurs vivres et traquent les populations sans pitié où qu’elles se cachent pour assouvir leur soif meurtrière.
Pour leur échapper, de nombreuses personnes ont été délocalisées. Les autres personnes contraintes à demeurer surplace ont un quotidien insoutenable. Dans certains villages, les habitants changent constamment de localisation, de jour comme de nuit afin de ne pas être repérés et sont à la merci des intempéries et des insectes venimeux. Ils adoptent des postures difficiles dans leur sommeil afin de rester en alerte et pouvoir s’enfuir dans le sens opposé à l’ennemi.
Dans d’autres villages les habitants laissent pousser de hautes herbes aux alentours et à l’intérieur de leurs cases comme moyen de dissuasion, pour laisser croire à l’ennemi que le village est dépeuplé de toute sa substance humaine. Les habitants sont exposés à la famine. De nombreux programmes d’aide alimentaire sont mis en place par des ONG et Associations caritatives afin de venir en aide aux nombreuses victimes. Seulement, les populations ne peuvent en jouir pleinement à cause de leurs constants déplacements qui leur imposent de ne pas s’encombrer de grandes provisions. Aussi, allumer un feu de cuisine indiquerait à l’ennemi exactement leur localisation.
Dans un élan de solidarité citoyenne, les assemblées chrétiennes proches des localités touchées ont accueilli de nombreuses personnes délocalisées. Seulement, leur prise en charge coûte énormément chère aux assemblées dont les pasteurs reçoivent désormais de la part des fidèles autochtones des plaintes intempestives selon lesquelles il n’y a plus assez de vivres pour eux-mêmes à cause de la prise en charge des déplacés internes.
Contraintes par cette précarité, de nombreuses filles et jeunes femmes mendient leur pain en se livrant à la prostitution et au mariage précoce. De nombreux chrétiens en arrivent à succomber et déchoir de leur fermeté. Les populations vivent constamment dans la psychose et le traumatisme va grandissant. Le nombre de victimes sur le plan psychologique augmente et le besoin d’aide à tous les niveaux n’est plus à démontrer. Il y a certainement beaucoup plus à en dire, mais Il est difficile de faire une description plus détaillée que celle-ci.
PRIONS
- Prions pour que le Seigneur mette fin aux massacres des populations de l’Extrême Nord en repoussant le phénomène Boko Haram à l’extérieur et au-delà des frontières du Cameroun.
- Élevons de manière unanime et compatissante nos prières pour nos frères de l’Extrême Nord. Que Dieu voie leur souffrance et agisse promptement pour les délivrer de la menace de Boko Haram.
- Prions avec ferveur afin que Dieu ouvre la voie pour les membres de Boko Haram d’être exposés à l’évangile capable de briser et transformer le cœur le plus impénitent. Qu’il y découvrent en quoi consiste l’amour de Dieu pour les Hommes et pour eux aussi.
- Prions pour une mobilisation importante et constante du Corps du Christ au Cameroun, afin d’apporter un soutien significatif aux efforts humanitaires déjà déployés par les assemblées chrétiennes locales dans l’aide et la prise en charge des déplacés internes victimes de Boko Haram.
- Prions pour que le Seigneur consolide les efforts du gouvernement dans la résolution de la crise et la prise en charge des victimes de Boko Haram.
- Demandons également la protection divine pour les volontaires humanitaires qui, parfois au péril de leur vie, travaillent à apporter du réconfort physique, moral et psychologique à ces populations victimes des exactions de Boko Haram.