La pauvreté du Christ
- Le Christ a choisi des parents pauvres, mais accomplis en vertu, afin que personne ne se glorifie exclusivement de la noblesse charnelle et de la richesse de ses parents.
- Il a mené une vie pauvre pour enseigner le mépris de la richesse, il a vécu comme tout le monde, sans avoir reçu de dignité, pour détourner les hommes du goût immodéré des honneurs; il a enduré le travail, la faim, la soif et les châtiments corporels pour que les hommes, recherchant la jouissance et les plaisirs à cause de l’âpreté le cette vie, n’abandonnent pas le bien de la vertu.
–Finalement, il a enduré la mort pour que personne, par crainte de la mort, ne trahisse la vérité, et pour que nul ne redoute de subir pour la vérité une mort humiliante, il a choisi le genre de mort le plus déshonorant: la mort de la croix. Ainsi donc il a été logique que le Fils de Dieu fait homme souffrît la mort, pour provoquer les hommes à la vertu par son exemple et pour qu’ainsi Pierre puisse dire plus tard, en toute vérité: le Christ a souffert pour nous, nous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces.
Car, s’il avait vécu dans le monde en homme riche, puissant, établi dans une haute situation, on aurait pu croire que son enseignement et ses miracles avaient été acceptés grâce à la faveur des hommes et à sa puissance humaine. Aussi, pour manifester que c’était l’ouvrage de la vertu divine, il a choisi tout ce qui est méprisé et faible dans le monde: une mère pauvre, une vie chétive, des disciples et des messagers ignorants, la réprobation et la condamnation à la mort même, de la part des grands de ce monde, pour montrer à l’évidence que l’accueil fait à ses miracles et à son enseignement est venu d’une puissance non pas humaine mais divine.
Le Fils de Dieu fait homme a voulu que ses disciples, institués par lui ministres du salut des hommes, soient eux aussi méprisés par le monde.C’est pourquoi il n’a pas choisi des hommes cultivés et nobles, mais des ignorants et des pauvres: de simples pêcheurs. En les envoyant travailler au salut des hommes, il leur a prescrit de garder la pauvreté, de subir pour la vérité les persécutions, la honte et la mort même, afin que leur prédication n’apparaisse pas comme motivée par le désir des avantages terrestres, et afin que le salut du monde ne soit pas attribué à la sagesse ou à la force de l’homme, mais seulement à celles de Dieu.
Cela était nécessaire à la restauration de l’humanité, pour enseigner aux hommes à mettre leur confiance non pas orgueilleusement en eux-mêmes, mais en Dieu. Car cela est requis chez l’homme pour la perfection de sa justice: qu’il se soumette totalement à Dieu, qu’il espère obtenir de lui tous les biens et, quand il les a reçus, qu’il en soit reconnaissant.